Réactions de Saenz

Publié le par SAM

PHILIPPE BIDART. --Le colonel de gendarmerie Saenz « respecte la décision des juges » ayant accordé la libération conditionnelle à l'homme qu'il arrêta au Boucau

« Qu'il saisisse sa chance »
:Anne-Marie Bordes



 
L'arrestation de Philippe Bidart survint le 20 février 1988, en pleine nuit, au Boucau. Elle signifia la fin d'une traque de plus de 6 ans, au cours de laquelle le dirigeant d'IK bénéficia de multiples soutiens qui lui permirent d'échapper à la police et à la gendarmerie. Cette dernière l'arrêta avec quatre autres membres d'IK, dont Ttotte Echeveste, l'un des dirigeants du comité de soutien Felipe Aska (« Libérez Philippe »).
Ttotte Echeveste touché à la colonne vertébrale par une balle « provenant d'un tir de couverture », perdit l'usage de ses jambes au cours de l'opération menée en présence du GIGN, dirigée par le colonel Charles Saenz (capitaine à l'époque) (1). Ce soir-là, cinq membres d'IK arrivés à bord d'une 4L, se dirigeaient vers une maison surveillée par une vingtaine d'hommes?
Dix-neuf ans plus tard que dit le colonel Saenz ? « Ma première pensée, répond l'officier retraité de gendarmerie établi sur la Côte Basque va aux familles des victimes d'Iparretarrak. Cela dit je respecte la décision des juges. Il est normal que Philippe Bidart puisse bénéficier des mesures que prévoit la démocratie. On lui donne la chance de se réhabiliter, qu'il la saisisse ! Si les juges ont pris cette décision c'est que la loi le permet. Je souhaite qu'il puisse trouver la voie et le chemin? »


Sans haine. « Je pense avoir combattu Iparretarrak dans les règles, en respectant les hommes ajoute le colonel Saenz. J'ai exécuté les missions qui m'étaient confiées avec pugnacité, mais sans haine, en essayant d'éviter la violence mais avec fermeté. Je dirais qu'il y avait une sorte de respect mutuel. Eux avaient des objectifs et leur propre vision du Pays Basque, moi j'étais là pour faire appliquer la loi? »
« De Philippe Bidart je dirais que c'est sans doute un garçon de valeur qui avait son optique sur le Pays Basque et qui, malheureusement, s'est mis hors la loi. Il a du sang sur les mains. Dommage qu'il ne se soit pas engagé dans le bon camp. J'ai envie de dire que tout cela a été un immense gâchis ».


Un délai de recours. Philippe Bidart doit donc quitter sa prison de Clairvaux le 14 février prochain. Si l'on en croit son avocat Philippe Aramendi, le prisonnier, qui s'était préparé à un nouveau refus des juges, a eu du mal à se faire immédiatement à l'idée de la liberté prochaine. Le parquet général a jusqu'à mardi 6 février minuit pour utiliser le délai de recours devant la Cour de cassation. Si tel était le cas, ce recours n'étant pas suspensif, le prisonnier pourrait néanmoins sortir à la date prévue et attendre la suite des événements.
(1) Le capitaine Saenz a dirigé la compagnie de gendarmerie de Mauléon puis la section recherches de Pau après un passage à Bordeaux. Son bureau fut deux fois la cible d'attentat.
Elgar ensemble. Le mouvement « se félicite à double titre de la prochaine libération conditionnelle de Philippe Bidart. Tout d'abord pour des raisons humanitaires, car il était inconcevable qu'il reste encore en prison alors qu'il pouvait prétendre comme tout prisonnier à une libération conditionnelle depuis deux ans. Ensuite, la libération intervient à une période très délicate pour le Pays Basque après l'attentat perpétré par l'ETA à Madrid. Cet acte criminel aurait pu contrarier considérablement cette décision de justice que beaucoup de gens attendaient depuis de longs mois ».
Batasuna. La gauche radicale abertzale se « réjouit GRANDEMENT » de la libération conditionnelle accordée à Philippe Bidart, « dans le respect de la loi ». Batasuna ajoute que pour « sortir des griffes de l'ennemi cet exemple prouve que la mobilisation en faveur des prisonniers est la seule voie possible ». Batasuna demande à l'État français d'engager un processus politique en respectant les droits des personnes.

Publié dans bidart-terroriste

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